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Le livre « Jeux d’écriture »

En 2011 naît l’idée de faire connaître au dehors ce qui se développe dans les ateliers « Jeux d’écriture » au home des Ursulines et à l’Institut Pacheco. Donner une visibilité aux écrits ainsi qu’à la démarche, à l’état d’esprit qui caractérisent ces ateliers.

Faire connaître de quelle manière ?

Faire connaître, d’accord, mais de quelle manière ? Une lecture ? Une exposition ? Les discussions avec les deux groupes débouchent sur l’envie de réaliser un livre. Un livre où seraient rassemblés des textes individuels et collectifs, des phrases, des associations de mots, choisis parmi ceux déjà existant, parmi les tracés accumulés.

Nous définissons ensemble la manière de procéder. Il s’agit de replonger dans les carnets et de choisir. Le critère retenu pour effectuer la sélection : le plaisir. Le plaisir ressenti dans l’instant même de l’écriture ou plus tard, au moment de la lecture. Ainsi est rassemblée une matière. Avec une recherche d’équilibre pour que chacun·e ait une place au sein de la future publication.

Les écrits choisis sont photocopiés, reliés et présentés au directeur artistique du Théâtre, David Strosberg, qui, après lecture, nous donne le feu vert. Avec la brochure sous le bras, Patricia et moi nous rendons à la Foire du Livre de Bruxelles en mars 2012 pour rencontrer des éditeurs potentiels. C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Jean Delval des Éditions du Cerisier qui se montre intéressé par notre projet.

Des décisions à prendre

Nous avons trouvé un éditeur. Dès lors les questions affluent. Comment ne pas trahir l’esprit de l’atelier ? Comment montrer un processus ? Comment rendre compte de l’atmosphère ? L’étape de la visibilité se présente comme une nouvelle création avec les choix à faire que cela comporte. Textes dactylographiés ? Écritures manuscrites ? Écritures manuscrites accompagnées de la version dactylographiée pour que tout soit compréhensible à la lecture ? Divulguer les consignes ou pas ?

Sortir les textes de l’atelier déclenche quantité de réflexions. Quelle forme souhaitons-nous pour cette publication ? L’option finalement choisie consiste à montrer les écrits tels qu’ils ont été créés dans les carnets, tracés intimes effectués sans aucune idée de la présence d’un regard extérieur, graphies propres à chacun·e contenant les pulsations, les doutes, les impulsions. Sans complément dactylographié ni exposé des consignes. Les écritures brutes. Avec d’éventuelles erreurs d’orthographe et une difficulté de lecture pouvant se présenter ici ou là. Nous décidons de privilégier le mouvement, le vivant.

Ou bien l’on soigne trop sa besogne ou bien on ne la soigne pas assez. Rarement on trouve l’entre-deux qui boite avec grâce.

Jean Cocteau

Les auteur·rice·s de ces Jeux d’écriture sont Boubacar Bapathe Balde, Jean-Jacques Buyse, René Christophe, Serge Cuvelier, Mireille Hirch, Laurence Kahn, Catherine Martin, Valérie Müller-Kurz, Laurent Roekens, Alain Rousseau, Nicole Vandenborre, Thierry Van Oudenhove et Hélène Van Stippen.

Le livre peut être commandé en m’envoyant votre demande via la page contact.

Une sortie présentée

La publication du livre a été l’occasion pour le Théâtre Les Tanneurs de se pencher sur le travail qu’il mène dans le quartier depuis sa création et de questionner ce que l’on appelle « la médiation culturelle ». Comment peut-on définir « la médiation culturelle » ? Quelles expériences recouvre-t-elle dans les théâtres ? Dans quel cadre légal et institutionnel devrait-elle se dérouler ? Ces questions ont été abordées le lundi 4 février 2013 au cours d’une journée de réflexion intitulée « La médiation culturelle : effet de mode, mission ou nécessité ? » en présence d’acteur·rice·s concerné·e·s par cette matière : spécialistes, artistes, personnes en charge des liens avec le public dans des institutions théâtrales et représentant·e·s des pouvoirs publics.

La journée a démarré par une lecture d’extraits du livre Jeux d’écriture par les auteur·rice·s et un moment a été consacré à la présentation du livre, avec l’exposé de sa naissance et de son contenu. C’est ainsi qu’est née la première d’une série de lectures publiques.